Avec …
Sara Lazarus chant
Patrice Caratini contrebasse et direction
André Villéger saxophones/clarinette
Matthieu Donarier saxophones/clarinette
Rémi Sciuto saxophones/flûte
Claude Egea trompette
Pierre Drevet trompette
Contemporain de F.Scott Fitzgerald et de George Gershwin, Cole Porter est curieusement moins connu du public bien qu'il soit l' auteur d'innombrables succès populaires qui furent repris par les plus grands jazzmen, de Louis Armstrong à Ella Fitzgerald, de Sarah Vaughan à Dizzy Gillespie.
Compositeur, pianiste, chanteur, parodiste né, il a toujours écrit simultanément paroles et musique. Entre le crash de 1929 et la seconde guerre mondiale, il devient, en une décade, une figure incontournable du Broadway des années 30. Dans une Amérique en proie à la Grande Dépression, il impose son style propre, traduisant aussi bien la douleur d'une époque en crise que la gaieté excessive d'une génération perdue. Auteur de chansons, de comédies musicales, de musiques de films, Cole Porter reste à jamais lié au souvenir brillant d'un monde révolu chanté par Frank Sinatra, dansé par Fred Astaire. Il est le magicien mélodiste et frondeur d'une Amérique éternellement jeune.

Cole Porter, compositeur pour improvisateurs

Son nom sonne ici comme le titre de ce qu’aurait pu être une comédie musicale franco-américaine dont il eût été l’auteur, lui, le colporteur transatlantique d’une façon ironique et libertine de chanter l’amour, plus proche du XVIIIe siècle français que du XXe américain.
Le cinéma le sollicite dès les débuts du parlant avec The Battle of Paris (1929). Trois ans après, Fred Astaire est la star de son Gay Divorcee, où scintille le sublime Night & Day. Mais l’heure de gloire ne sonnera qu’en 1934 avec Anything Goes. Si Patrice Caratini a choisi ce titre (qu’on pourrait traduire par “Tout fout le camp”) pour son hommage à Cole Porter, c’est sans doute parce qu’il symbolise à la fois les noces du jazz avec la chanson populaire. Les chansons de Cole Porter, comme celles des Gershwin Brothers ou d’Irving Berlin, seront transfigurées par une totale liberté d’interprétation, sans précédent dans l’histoire de la musique. Prises dans une vertigineuse métamorphose, elles deviennent des “standards” dans le jargon du jazz, c’est-à-dire à la fois — traduction littérale — critères d’excellence, mais aussi répertoire commun, obligatoire, sur lequel tous les improvisateurs peuvent se rencontrer, se reconnaître, s’apprécier, se mesurer et pourquoi pas s’affronter.
Cole Porter ne pouvait deviner que son nom rimerait un jour avec Charlie Parker, et Billie Holiday avec Night & Day. Qu’Art Tatum comme Erroll Garner feraient leur miel de ses mélodies. Qu’Ella Fitzgerald et tant d’autres lui consacreraient en totalité des albums qui deviendraient leurs propres chefs-d’œuvre. Que Chet Baker épuiserait ses derniers souffles à se demander avec lui What is This Thing Called Love ? et que son Love for Sale serait, peu avant sa mort (1964), l’acte de naissance du free-jazz, sous les doigts furieux de Cecil Taylor.
On ne chante pas, on ne joue plus “du Cole Porter”. Mais grâce au jazz, près de 40 ans après sa mort, on continue de chanter et de jouer “avec lui”. Bien des compositeurs de sa génération, meilleurs que lui, pourraient se retourner de jalousie dans leur tombe ! C’est ce qu’a bien compris Caratini. “Son” Cole Porter n’est pas un vieux compositeur, né au XIXe siècle et agréablement vieilli tel un bon vin. C’est un vieux copain parmi d’autres, qui a traversé sa jeunesse en lui laissant de merveilleux souvenirs, oncle d’Amérique dont l’héritage se compte en notes bien plus précieuses que des dollars. Cole Porter est en somme un compositeur pour improvisateurs : “un jazzman d’honneur”.
Adaptation et orchestrations  : Patrice Caratini
Programme du concert choisi parmi…
Too Darn Hot 1939( Kiss Me Kate)
Get out of Town1938 (Leave It to Me)
Just One of Those Things 1935 (Jubilee)
What is This Thing Called Love 1929 (Wake Up and Dream)
Love for Sale 1930 (The New Yorkers)
Night and Day 1932 (Gay Divorce)
Miss Otis Regrets 1934 (I Diddle Diddle )
You’re The Top 1934 (Anything Goes)
Anything Goes 1934 (Anything Goes)
Just One of Those Things 1935 (Jubilee)
My Heart Belongs to Daddy 1938 (Leave It to Me)
You’d Be So Nice 1943 (Something to Shout About)
All of You 1955 (Silk Socking)
Á propos de Anything Goes

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Fiche technique

Spectacle Créé le 8 décembre 1997 à Chatenay Malabry, La Piscine (scène nationale Les Gémeaux)
Production : Association Jazz Ensemble
Durée : 1h30