Patrice Caratini nous offre quelques joyaux du répertoire de la chanson française d’entre deux guerres. À coups de grisou et de griffes, de cris de faim en chants d’amour, un petit pavé jeté dans la mare universelle de la poésie et de l’imaginaire. De la chanson réaliste au jazz, il n’y a qu’un pas. L’univers chanté par Fréhel, Damia ou Piaf n’est pas si loin du blues de Bessie Smith ou du Love for sale de Billie Holiday.
L’amour sans lendemain, la rue, la pauvreté, les ports et les gares, les anonymes ballottés par le destin, l’espoir et le désenchantement, ces thèmes universels repris par la chanson réaliste au début du XXème siècle marquent la culture populaire française. Ils résonnent aujourd’hui avec une étrange actualité.
Mon homme, Du gris, Les goélands, Le train fatal, Mon légionnaire, Les petits pavés… c’est de ces chansons et des êtres qu’elles font surgir de notre mémoire dont il est ici question, de Bruant à Prévert, d’Arletty à Marie Dubas. Tragique ou légère, sensuelle ou cocasse, portée par une voix de femme, transcendée par l’orchestre, la musique sublime le quotidien l’espace d’un instant.